J’étais en visite chez mon médecin cette semaine et en discutant avec lui, il me confie qu’en moyenne, 5 patients sur 25 par jour viennent pour des questions de harcèlement moral et d’abus de pouvoir au travail. Terrifiant !

J’ai été personnellement dans une situation de harcèlement moral. J’ai décidé de dénoncer et de partir. Mais quand je suis partie, c’était sans rancune, le cœur léger et sans amertume. Je vous livre ici comment j’en suis arrivée à cet état de libération émotionnelle.

1.    Entourez-vous

Parlez-en à votre famille, vos amis, votre médecin. Il est important que votre entourage sache ce qu’il se passe car vivre une situation de harcèlement ou d’abus de pouvoir a un impact sur nos proches. Notre comportement change et ils le ressentent.

2.    Libérez-vous

Ecrivez tout ce que vous ressentez, ce que vous avez envie de dire ou de faire et qui n’est pas avouable sur du papier et sans le relire, jeter le à la poubelle ou brûlez-le.

3.    Venez-en au rationnel

Ecrivez les faits, les personnes, les dates et conservez ce document.

On vous reproche de ne pas être assez performant-e-, de ne pas communiquer assez bien, d’être trop ceci ou pas assez cela ? D’accord, mais concrètement qu’est-ce que cela veut dire ? Vous a-t-on donné des exemples précis ?

Si ce n’est pas le cas, réclamez des faits rationnels et objectifs.

4.    Connectez-vous

Revenez à vous, vos compétences, votre savoir-faire, vos valeurs, vos besoins, tout ce que vous aimez et qui vous fait du bien. Remémorez-vous vos succès, vos accomplissements, ce dont vous êtes fières.

Ce qui compte ici c’est de conserver intactes son estime de soi et sa confiance en soi. Elles seules peuvent vous tenir à l’écart des effets desdits « harceleurs-ses ».

5.    Allez plus haut, plus en arrière, plus en profondeur

Tout ce qu’il se passe sont des dires, des actes. Ils ne représentent pas les personnes qui en sont à l’origine. Face à vous, vous avez des individus probablement maladroits, en détresse, qui ne savent pas faire différemment.

Vous êtes certainement dans une nébuleuse de dysfonctionnement-s-, dans l’œil du cyclone, et si vous regardez bien, vous n’êtes probablement pas le ou la seul-e-.

Ce n’est probablement pas personnel.

Celles et ceux que nous considérons comme des harceleurs-ses ont certainement (et c’est difficile à le croire et à l’accueillir) une bonne raison de faire tout cela, de leur point de vue.

Nous recherchons tous l ‘équilibre et à apaiser les tensions. La bonne intention tournée vers soi est légitime et nous n’en mesurons pas toujours les conséquences sur les autres.

Vous êtes-vous déjà dit « Pourquoi j’ai dit ceci ? Pourquoi j’ai fait cela ? » Etait-ce vraiment vous ?

Ce que vous ferez ensuite concrètement de cette situation – laisser couler, demander une médiation, dénoncer, négocier un départ, démissionner – vous appartient et chaque option sera la bonne puisque ce sera la vôtre.